Que la peinture est un art sublime ! pensait mon âme ; heureux celui que le spectacle de la nature a touché, qui n’est pas obligé de faire des tableaux pour vivre, qui ne peint pas uniquement par passe-temps, mais qui, frappé de la majesté d’une belle physionomie, et des jeux admirables de la lumière qui se fond en mille teintes sur le visage humain, tâche d’approcher dans ses ouvrages des effets sublimes de la nature !
La peinture est un art sublime... et si c’était un autre art ?
Les « agents de voyage » nous racontent le sublime dégagé par... la musique.
C’est l’un de ces après-midis d’hiver où le monde s’arrête sous le poids de la neige. Elle tombe constamment depuis des jours et elle a obligé même le travailleur le plus acharné à se prendre une pause. Moi, j'ai redécouvert la joie de jouer mon piano. Je suis assis sur mon tabouret élégant et lorsque je mets les mains sur les clés, comme pour magie, elles commencent à jouer, en se rappelant des mélodies anciennes. De cette façon, je me réchauffe l'âme et je casse le silence assourdissant de la neige. Je joue pendant des heures sans m'ennuyer et le temps passe vite, comme le vent qui frappe les vitres des fenêtres. Qu'il soit une mélodie romantique de Chopin ou une composition impressionniste de Debussy ou encore une symphonie classique de Bach, tout ce qui concerne cet art est capable de me toucher en profondeur. Que la musique est un art sublime!
La musique est l’expression la plus pure des sentiments de l’homme ; elle parle à tous sans avoir besoin d’une langue. Quelle invention joyeuse de la nature ! Le chant des oiseaux au matin, le son du vent qui passe entre les arbres, la voix répétitive et incessante de la mer. Cette musique créatrice de notre identité, qui nous accompagne dès notre naissance.
Petits enfants, nous la cherchons dans le chant doux de notre mère qui nous accompagne dans le monde de Morphée. Adolescents, nous la retrouvons dans les pirouettes des danses. Une fois adultes, nous choisissons l'opéra, qui devient le lieu des grandes rencontres. Dans les derniers jours, elle est enfin est une douce compagnie.
Heureux celui qui crée des mélodies sublimes ! Une joie incroyable accompagne celui qui s'enferme dans son atelier pour chercher la perfection dans chaque note et plus grande encore est la joie de celui qui a la fortune de voir ses œuvres jouées sur la scène. Heureux le musicien applaudi par le public fervent !
Je me souviens enfin du plus grand rêve de mon enfance : celui de gagner le concours pianistique le plus important du monde. Ah, le concours Fryderyk Chopin de Varsovie ! Une gloire immense est atteinte par le gagnant divin qui réussit à maîtriser ce qui semble impossible à la plupart des gens.
Et de cette manière, plongé dans mes pensées, je ne me rends pas compte que la nuit est déjà tombée sur le monde et que le soleil a cédé sa place à la lune. Au loin, un loup hurle en invoquant Sélène, qui éclaire les ténèbres nocturnes, un hibou chante et, silencieux, tous les autres animaux dorment dans leurs tanières. Je suis leur exemple et je me couche dans mon lit: cette nuit, il me semble plus doux qu’un nuage.