On en voit de toutes les couleurs !
Où l’on découvre que Canova n'était pas qu'un peintre
On en voit de toutes les couleurs !
Où l’on découvre que Canova n'était pas qu'un peintre
1796-1798, Italie. En ces années Napoléon décide de constituer un musée universel dans le Palais du Louvre. Mais comment le remplir ? Sans aucun doute en se faisant prêter plus de 500 œuvres de ses amis italiens. Cette collaboration heureuse se termine en 1815, après la défaite de Waterloo lorsque Canova, qui avait déjà beaucoup de succès en Italie, est envoyé par le Pape Pie VII à Paris.
Son rôle est de récupérer les trésors volés par Napoléon et de les ramener en Italie !
En effet Canova était depuis 1802 inspecteur général des antiquités et des arts de l'État de l'Église et il était l’artiste le plus important de son temps.
Une fois arrivé à Paris, il se brouille tout de suite avec Vivant Denon, directeur du Louvre, qui lui fait comprendre que la récupération des œuvres serait une véritable lutte. C'est pour cela que les Anglais, ennemis historiques de la France, sont prêts à l’intervention, grâce au diplomate anglais Hamilton. Les œuvres récoltées, Canova doit les emballer en faisant confiance à sa mémoire car il n’y a pas de catalogues des œuvres volées par Bonaparte. C’est à cause de son énorme travail d’empaquetage que le prince Talleyrand le surnomme avec sarcasme Monsieur L’Emballeur au lieu d’Ambassadeur… Enfin, en 1815, 249 chefs d'œuvre (comme l’Apollo del Belvedere, le Laocoonte, la Trasfigurazione de Raffaello) font retour en Italie, et pas seulement grâce à l'entêtement de Canova, mais aussi à l’aide de 41 chariots et wagons traînés par 200 chevaux !
Aujourd’hui, au moins 248 objets d’arts italiens se trouvent encore en France et attirent les visiteurs au Louvre et au Musée Napoléon… On pourrait se demander si un descendant de Canova nous rappellera un jour que ces œuvres sont aux Italiens ou bien si nous comprendrons que l'art n'est pas national, mais universel.
Elena Morgana Chinaglia
Corso di laurea in Beni Culturali